Juin 2005

Imaginer des sculptures pour jardins…

Ce projet encore vague m’est venu l’année dernière. La thématique des elfes m’a paru évidente, sans doute dans la lignée des nains, en puisant dans la littérature fantastique.

J’ai alors demandé à mes deux filles de poser, j’ai fait beaucoup de photos. Je constatais que les attitudes les plus spontanées étaient les plus intéressantes, empreintes de grâce et de naturel.

J’avais déjà des elfes en tête, ce projet de sculpture me plaisait beaucoup, il m’était devenu nécessaire.

Il me fallait du temps pour modeler. J’ai alors envisagé de prendre un congé sabbatique de 6 mois, de janvier à juin 2005.

J’ai survolé quelques livres sur le monde de Féerie, surprise d’y découvrir tout un monde caché, et aussi la personnalité des elfes qui semblait si bien révéler comment je les rêvais.

En parallèle, je menais un travail de collages de papiers avec pigments, cire, encres… avec la seule exigence de ne rien contrôler, de laisser venir ce qui avait besoin de se dire. Ont surgi des images de mort, violentes, des visages durs, terrifiés qui me faisaient peur et m’épuisaient. Je constatais que je commençais toujours par travailler autour d’une ligne médiane, comme une colonne vertébrale ; partir de l’essentiel, de ce qui nous fait tenir debout.

Elfe 2, grès patiné et ailes de verre en vitrail Tiffany

Le travail des elfes est venu se superposer à celui de ces collages avec un besoin d’allègement, de création, d’esthétique. Besoin nécessaire et salvateur.

« Ce que je fais m’apprends ce que je cherche » une petite phrase de Pierre Soulages, citée par l’écrivain Charles Juliet lors d’une conférence.

Dans ces elfes, je cherche sans doute des images d’enfance, de féminité enfouie qui ose enfin se dire, à travers mes 2 filles à qui je rends hommage.

A ce jour, j’ai réalisé 10 sculptures, toutes différentes, et à la fois semblables. J’aime voir émerger du bloc d’argile un mouvement, une attitude, et surtout travailler le visage, chercher à faire naître un regard.
Ensuite, je peux continuer à affiner le modelage plus patiemment. J’aime sentir les formes apparaître sous mes doigts.